Effectivement j'avais raison d’appréhender, et de penser, depuis la découverte du premier abcès, que "ça n'était pas tout".
L’infirmière vient de découvrir un second abcès en dessous.
D'où les éclairs dans le coté gauche depuis hier soir. Une fois allongée je ne peux presque plus respirer tant chaque micro mouvement déclenche une rafale de douleur.

Je m’accroche à l'idée que tout ça va voir une fin, même si je n'en voit pas encore le bout.

Je vais essayer de trouver la force d'aller voir mon médecin traitant cet après-midi, pour qu'il me donne les antibiotiques que l’hôpital n'a pas jugé nécessaire de me prescrire. On verra s'il me donne quelque chose de plus costaud pour la névralgie, histoire que je dorme un peu.

Les jours "sans", comme aujourd'hui sont vraiment très durs à vivre, mais heureusement il reste des endroits comme ici où relacher un peu de pression dans cette épreuve.

Je pensais taper ceci hier, alors que tout allait bien, bonne humeur, douleurs modérées, bref, bonnes conditions pour démarrer ce post dans la joie et la bonne humeur.

Mais faute de temps, me voilà aujourd'hui, où j'ai vraiment vraiment besoin de parler.
Certains d’entre vous savent que j'ai eu des complications après mon bypass du 7 juillet.
Me voilà donc aujourd'hui avec un abcès important sous une suture en haut à gauche, et une névralgie qui couvre l'ensemble de mon ventre et tire vers le dos.

Aujourd'hui, mes journées sont pour la plupart "potables" puisque avec les médicaments adaptés j'arrive à marcher un peu (mémé style), je peux me laver (sauf les pieds, merci chéri), et je ne déprimait presque plus depuis mon retour à la maison suite à ma seconde hospitalisation en urgence.

Et il y a des jours comme aujourd'hui, où pour une raison que j'ignore, les nerfs ont joué à la lambada dans mon ventre hier soir, malgré les médicaments. Et c'est le genre de danse que je ne souhaite à personne. Cette douleur m'a ramenée à celle que j'ai ressentie après l'opération et juste avant le retour aux urgences. En gros là je suis dans l'angoisse, malgré le lexomil, je ne fais que pleurer.

J'ai peur d'avoir mal. L'après opération et son cortège de douleurs a été pour moi un réel traumatisme. Être impuissante et souffrir...
Évidement il faut relativiser, tant de personnes ont souffert plus que moi. Mais quand on a mal, ce genre de pensées ne suffit pas à couvrir le mal.

J'attends l’infirmière qui va venir changer mon pansement. Jusqu'à avant hier, je ne ressentais rien, grâce au spasfon. Et hier je tente sans, pour voir ou en est la plaie.
Et bien maintenant je prie pour que le spasfon fasse effet aujourd'hui...

Alors oui, ça ira sans doute mieux demain, la fatigue, l'angoisse et la perte trop rapide de poids ne me mettent pas en super conditions pour jouer les pompomgirl de bon matin aujourd'hui. Et j'aimerai commencer mon suivi avec de l'humour, de la joie,de la gaieté,et m'extasier sur les kilos déjà perdu.

Mais, même si je ne regrette pas l'opération (c'était une choix de longue date, je savais qu'il y a avait des risques), ça fait du bien de pouvoir m’épancher un peu. Je garde le sourire devant mes proches qui ne peuvent comprendre cette douleurs, ni cette angoisse qui est née de l'opération.

Je sais/j'espere que la plupart des opérées se portent comme des charmes au bout de quelques jours, et je le souhaite à toutes les futures opérées. Mais je me sens seule par moment...

J+6. Impossible de revenir avant pour partager cette expérience.

Trop de fatigue, trop besoin de calme et de me concentrer sur ma nouvelle alimentation. Mais surtout trop de douleurs.

J'ai souvent lu des témoignages mettant en avant des opérations très bien passées (et tant mieux!), sans douleurs post-op ou si peu. Et bien je souhaite partager ma propre expérience.

J'ai partagé ma chambre avec une autre jeune femme, operée 2 jours avant moi, et je confirme que décidement, il n'y a pas deux opérations pareilles, pas deux façon de réagir de l'organisme similaires. Le lendemain de son opération, son ventre la "tirait", et au bout de 5 elle cavalait sans anti-douleurs.

Tandis que le lendemain de mon opération... J'ai vécu le cauchemar. Douleurs intenses à l'arret de la morphine, panique provoquant des difficultés à respirer, obligation de me lever et l'impression qu'on t'éventre en continu...

Les nuits ne sont guère plus guaies: sur le dos, toute droite, avoir mal la nuit entière et ne dormir que 3 heures maximum, voilà à quoi se résume mon hospitalisation.

Alors oui evidement, il y a eu un mieux puisque je suis  dehors aujourd'hui. La sortie des gaz à force de marche et de situation assise a diminué une partie des douleurs et la reprise d'une alimentation m'a donné des ailes pour sortir.

Et le retour à la maison.. quel bonheur! Ca demande beaucoup de préparation, autant au niveau du frigo que des meubles eux-même, mais quel soulagement de se sentir entourée de son cocon!

Cela fait maintenant 3 jours queje suis chez moi. Je ne peux pas dire que l'évolution est fulgurante, j'ai toujours de nombreuses douleurs, dont une qui m'inquiete un peu. Mais au moins, j'ai le droit de craquer, de pleurer quand c'est trop, de me reposer sur quelqu'un qui m'aime et m'écoute.

 

Nébuleusement.

 

On m'a posé la question de mon parcours, du cheminement qui m'a amené à vouloir "subir" (?) une opération telle que le bypass. Mon parcours: chaotique comme sans doutes nombre d'entre vous! Pour résumer, je dirais que j'ai commencé ma prise de poids au collège, époque terrible pour moi, et que ça a continué au gré des événements de la vie,des régimes mal adaptés, d'une envie de maigrir à tout prix, celui du yoyo. Je connaissais la chirurgie bariatrique depuis quelques années, mais ça me semblait trop, je n'en avais pas besoin, j'allais m'en sortir toute seule! Et un dernier régime: 6 mois de régime intensif (d***n) qui m'ont mis sur les rotules. Alors oui beaucoup perdus, mais épuisée, frustrées, tellement qu'une fois l'envie de stopper, évidement ça a été compulsion sur compulsion. +10k. La mort de mon petit frère 6 mois plus tard +10k. Et voilà, un an après cette date terrible pour nous, je commence enfin à me stabiliser. Les bras de celui que j'aime depuis 3ans et demi me calme, me rassure. Je suis à 125 k, j'ai pris 40k en un an. Je vous laisse imaginer l'amour-propre. L'idée du bypass me vient au bout de quelques mois de stabilisation, mais sans grande certitudes. Malgré tout, j'appelle le 3 juin de l'année dernière pour rencontrer un chirurgien à Strasbourg. Et là un parcours d'un an commence... Me voilà aujourd'hui, toujours stable, avec mes certitudes sur le pourquoi de cette opération (ne pas mincir pour changer de vie, mais changer de vie et mincir), mes doutes sur mes capacités à tenir le coup (merci les régimes qui t'entrainent d’échecs en échecs). Je suis très entourée par ma famille et mon amour, même par ceux qui ne cautionnent pas forcément cette opération. Mais comme on dit, ils ne marchent pas dans mes chaussures, n'ont pas vécu ce que j'ai vécu. J'accepte et je comprend leur sentiment, comme j’espère qu'il accepte ma décision. A moi maintenant de prendre enfin les rênes de ma vie, de sortir de ce trou où je me cache depuis plusieurs années et de (re)devenir celle que je veux être! Merci à ceux qui me lisent, je sais l'importance de trouver des expériences sur le net, pour se rassurer, confirmer une volonté ou au contraire décider de ne pas se lancer. J'espere que cet espace d'écriture saura répondre à l'un ou l'autre. Nébuleusement.

Me voilà au pied du mur. Je me fait opérer demain.

Dix mille questions se bousculent dans ma tête mais aussi dans mon ventre:

- Suis-je prête?

- Ais-je vraiment envie de chambouler toute ma vie du jour au lendemain?

 

Je crois que la réponse est oui, même si je sais/sent que ça ne se fera pas sans douleurs, sans difficultés.

J'ai envie de revivre. Plus de survivre comme ces dernières années.
Je veux renouer avec tant de plasirs que je m'interdit aujourd'hui...

 

Je veux retrouver ma vie et en profiter pleinement. Et ça, pas uniquement pour moi.

J'ai dans ma vie une famille aimante et soutenante, mais aussi un homme... merveilleux. Et c'est aussi pour pouvoir profiter de ma vie avec toutes ces personnes que j'aime tant que je veux me battre.

Mais pas seulement. J'ai dans la tête une frimousse couverte de cheveux bruns qui attends de nous rejoindre. Ce petit être n'est pas encore conçu, il ne vit encore que dans mes rêves et ceux de celui que j'aime.

Mais je veux lui donner une maman heureuse, pleine de vie, une maman qui lui ouvrira les portes d'un monde coloré, ennivrant, pas celui d'une lande sans couleurs, sans musique, sans vie.

Alors oui j'ai peur, oui je doute, oui je ne sais pas.

Mais oui je vais le faire. Pas pour mincir, mais pour changer de vie. Parce que je sais que je peux en trouver la force en moi, parce que moi, les gens que j'aime, mon amour,et mon espoir valent la peine que je me batte.

Si je ne dois avoir qu'une devise dans cette aventure elle sera la suivante:

Je ne cherche pas à mincir pour changer de vie, mais à changer de vie et donc (entre autres) à mincir.

 

Nebuleusement.